En résumé, « habiter autrement » c’est :
L’habitat est responsable de 25% des émissions de GES puisque trop souvent mal isolés, nos bâtiments nécessitent des quantités extraordinaires d’énergie pour être chauffés.
L’incohérence des distances, de plus en plus grandes, entre nos lieux de vie et nos lieux de travail, entraîne une machine infernale de pollutions liées aux transports domicile-travail.
Repenser notre habitat lutte contre le changement climatique.
Conçu pour et autour de l’automobile, l’habitat « moderne » a entraîné l’inflation des transports. Le rapport de Christian Cabal et de Claude Batignol pour l’Assemblée nationale et le Sénat en 2004 a fait état d’une moyenne de 38 kilomètres par jour parcourus quotidiennement.
La confiscation de l’espace par l’automobile engendre beaucoup de nuisances : le bruit, la pollution, le danger pour les riverains… Elle fragmente notre lieu de vie en autant de trottoirs, voiries, échangeurs, réduisant notre liberté de mouvement et atténuant la convivialité de nos villes et villages.
« Habiter autrement », en pensant l’espace pour l’homme et son bien-être, s’avère une priorité dans l’aménagement de l’espace !
Le mitage du territoire par un habitat pavillonnaire standardisé défigure nos paysages. Autrefois reflet d’une véritable biodiversité des territoires et de leurs ressources, avec l’utilisation de matériaux locaux tels que le bois, la pierre, la terre crue…, l’habitat béton se déploie désormais à l’identique de Marseille à Lille.
Face à l’enlaidissement de notre cadre de vie, « habiter autrement » sauvegarde notre patrimoine architecturale, re-densifie et diversifie les quartiers, améliorant ainsi notre cadre de vie.
L’envahissement du territoire par l’habitat pavillonnaire et le développement des agglomérations entraînent un bitumage excessif des sols qui déséquilibre les dispositifs naturels régulateurs des intempéries. L’eau ne pouvant plus s’infiltrer, les inondations et glissements de terrain n’en sont que plus fréquents. Les constructions concentrées de tours d’habitation, implantées rapidement et à l’économie, les voiries à rallonge, le goudronnage de nos littoraux, rendent les séismes de plus en plus meurtriers.
Repenser notre façon d’habiter la Terre de manière plus légère, aide à prévenir les risques et catastrophes naturels.
La division de l’espace en zones d’activités, l’habitat résidentiel en plein essor, le « morcellage » sans logique des plans locaux d’urbanisme, séparent de plus en plus les commerces, les bureaux, et les lieux de services de nos habitations. Ce cloisonnement fait vite disparaître vie de quartier et convivialité ; l’absence de mixité sociale renforce par ailleurs les clivages entre les individus.
Réorganiser notre façon d’aménager le territoire permet de renouer les fils du lien social.
Nos habitats sont le lieux de nombreuses pollutions, non seulement issues de la construction elle-même mais aussi de l’aménagement intérieur au travers des pollutions chimiques présentes dans les peintures, colles, et produits d’entretien, des pollutions électromagnétiques des appareils électroniques, informatiques et ménagers.
Penser à utiliser des matériaux sains, réaménager l’espace intérieur, favoriser les produits d’entretiens écologiques, est utile pour notre santé et peut être un bon moyen de se prémunir contre les dangers d’une telle exposition quotidienne.
Ces nouveaux lieux de vie collectifs (non communautaire), écologiques et solidaires, oeuvrent à recréer un aménagement du territoire diversifié, un habitat sain et harmonieux, dans une recherche constante d’harmonie et de beauté.
Habitats intergénérationnels, échanges de connaissances, mutualisation des savoirs, partage des équipements, écoconstruction et agriculture biologique autosuffisante… permettent de préserver notre environnement et nos relations, dans une volonté de cohérence et d’humanisme.
Bétonnage et bitumage du territoire sont à la base de l’émergence d’une civilisation hors sol ayant perdu contact avec la terre et ses liens précieux avec les cycles du vivant.
Réintégrer la nature au sein de nos villages et quartiers, en favorisant les plantations, les jardins partagés, le fleurissement des balcons, le compostage, la récupération des eaux de pluie… nous reconnecte à la réalité du vivant et à son infinie beauté.
En réaction à la généralisation des matériaux de construction industriels et des produits chimiques utilisés dans la construction, des architectes, des usagers et des constructeurs se sont peu à peu tournés dans les années 80 vers des matériaux naturels et non polluants, tout en cherchant également à réduire l’énorme gaspillage d’énergie présent dans la plupart des maisons, pour construire écologique.
Parce que certains modes de construction ou produits utilisés peuvent être néfastes pour la santé, comme l’amiante, certains solvants et colles, construire écologique se présente aujourd’hui comme une alternative vitale aujourd’hui.
Construire écologique permet également de faire des économies sur ses factures d’eau et d’électricité, et de générer moins de déchets.
Au-delà encore, construire écologique revient tout simplement à s’offrir une maison saine et durable pour les générations futures.
En résumé, construire écologique c’est :
L’utilisation de matériaux nobles, sains, naturels produit moins de déchets et utilise moins d’eau. Cela contribue ainsi fortement à la préservation de notre planète. Parmi ces matériaux on peut citer : la paille, la terre, le chanvre, le lin, la laine, le liège, le feutre, les végétaux pour les toitures…
Les déchets du secteur du bâtiment représentent environ 31 millions de tonnes, avec une prédominance des produits inertes mélangés (36%), des associés isolants (14%), des associés plâtre (13%) et du béton armé (13%). La construction écologique prend en compte l’impact de chaque matériau sur l’environnement, son évolution dans le temps, veillant avant tout à ne pas polluer, à récupérer et réutiliser des matériaux existants naturels pour les réintégrer dans les nouveaux bâtiments.
L’auto construction, autrefois courante, prend de nouveau de l’ampleur dans un système d’échange de temps, de services et de compétences, où savoirs et savoir-faire se mutualisent dans une belle dynamique humaine de partage et d’efficacité.
Un occidental passe en moyenne 80% de son temps à l’intérieur de bâtiments et les problèmes de santé liés à l’habitat sont désormais clairement identifiés. Les maladies respiratoires ont doublé en vingt ans, avec le développement des micro organismes, favorisés par l’étanchéité développée des lieux, organisée au départ pour économiser de l’énergie.
Construire écologique permet de vivre et travailler dans des lieux sains, régulateurs de la chaleur et de l’humidité, isolants énergétiques et acoustiques, non conducteurs des champs électriques et magnétiques, avec une analyse des facteurs bioclimatiques et géo biologiques (ensoleillement, vents dominants, eaux souterraines, champs magnétiques…).
Cf. Instructions fiscales 5B-26-05, 5B-26-06, 5B-26-07
L’habitat est aujourd’hui un enjeu de taille : il est responsable de près de 40% des émissions à effet de serre, il ne permet pas une mixité sociale, le cloisonnement entre des zones d’habitations et des zones d’activités nous empêche d’avoir une vie de quartier et entraîne l’inflation des transports (nous parcourons en moyenne 38 km quotidiennement). Enfin, construit en béton de Marseille à Lille, l’habitat devrait pourtant valoriser les matériaux locaux tels que le bois, la pierre ou la terre crue. Ainsi, né en France dans les années 70, l’habitat groupé, qu’on appelait « habitat autogéré », se veut à contre-courant de l’habitat classique :
Modèle actuel | Modèle proposé |
Individualisme | Coopération |
Perte de liens sociaux | Échanges entre citoyens |
Imperméabilisation des sols, destruction de milieux naturels, pollutions, etc. | Réduire l’impact écologique |
Ségrégation spatiale / cloisonnement des populations | Mixité sociale et générationnelle |
Spéculation foncière | Mutualisation des moyens |
Habitat groupé
C’est un site qui a pour objectifs de rendre visible et possible les démarches d’habitat groupé dans leur diversité et sur tous les territoires urbains, ruraux ou péri-urbains, de mettre en lien des porteurs de projets, de permettre le partage des expériences, la mutualisation des ressources et la mise en route des projets.
> http://www.habitatgroupe.org/
Le hameau du Buis
Fort de leur expérience Sophie Rabhi Bouquet et Laurent Bouquet vous propose des formations sur l’éco-conctruction et la création d’écovillage, tout au long de l’année.
> http://www.hameaudesbuis.com
REPAS
Compagnonnage REPAS propose des formations à la culture coopérative qui prend la forme d’un « compagnonnage alternatif et solidaire ». Elle apporte des compétences essentielles en termes de gestion de projet collectif.
> http://www.reseaurepas.free.fr/repas-compagnonnage.html
Oîkos
Oïkos propose un module de 5 jours sur le montage d’un projet d’habitat groupé.
> http://www.oikos-ecoconstruction.com/formations-eco-construction-ecorenovation.htm
ADESS
ADESS Pays de Brest a fait un recensement des habitats groupés français.
> http://www.eco-sol-brest.net/L-ADESS-Pays-de-Brest-lance-ses.html
Habiter Autrement
Le site « Habiter Autrement » offre des ressources et liens commentés sur des initiatives d’habitats et de modes de vie alternatifs.
> http://www.habiter-autrement.org/33_collectifs/col_ca.htm
B.A.balex
Cette association de promotion de la citoyenneté par l’accompagnement administratif et juridique des associations s’intéresse actuellement aux enjeux juridiques de l’habitat groupé.
> http://www.babalex.org
Atelier Blanc
Localisée à Toulouse l’association accompagne, sensibilise, et intervient dans les domaines de l’autoconstruction et des démarches participatives d’habitat.
> http://www.atelierblanc.asso.fr/article.php3?id_article=89
Parasol
« PARticiper pour un hAbitat SOLidaire » a pour mission de promouvoir et de sensibiliser à l’habitat durable et solidaire, d’une part, et d’autre part elle co-construit des services d’accompagnement des projets d’habitats solidaires.
> http://www.hg-rennes.org
Toits de Choix
Le site dispense des conseils et propose l’accompagnement dans le midi pour des collectifs souhaitant réaliser des projets d’habitat groupé écologique en Autopromotion.
> http://www.toitsdechoix.com
Eco Habitat Groupé
Comme par exemple le MHGA (Mouvement pour l’Habitat Groupé Autogéré) a pour mission de prendre en compte les objectifs écologiques de l’habitat et d’aller vers une organisation fédérale de ce mouvement pour accroître son efficacité.
> http://www.ecohabitatgroupe.fr
Habicoop
Habicoop a pour mission d’accompagner la création et le développement des coopératives d’habitants. Le site de l’association regorge d’informations notamment sur les aspects juridiques.
> http://www.habicoop.fr
Ils l’ont fait !
Nous étions à la recherche d’un habitat intermédiaire entre l’anonymat des immeubles classiques et les communautés qui nient la vie de famille.
L’habitat groupé répondait à nos besoins : autogestion, mutualisation de la garde des enfants, espaces communs. Nous étions très peu dans les années 80 à vouloir un habitat groupé, mais sur 15 ans, une centaine d’immeubles ont été construits. Mais il ne faut pas se faire trop d’illusions, la vie en groupe – et pourtant, nous avions tous nos propres appartements ! – n’est pas une chose évidente en raison de la diversité de nos cultures, familles et de nos références.
Nous avons choisi de travailler dans le consensus pour ne pas générer de frustrations et ça a fonctionné car nous n’avons pas eu d’importants problèmes. Je pense que c’est surtout une très belle expérience pour les enfants. Ils avaient le sentiment de vivre dans une grande famille.— Daniel Jaunas, Chargé des échanges d’expériences à Eco Habitat Groupé